Une compétition de haut niveau et très instructive
La compétition était l’occasion de célébrer un événement : le Centre de formation d’Aarberg d’AM Suisse, avec ses deux associations professionnelles Agrotec Suisse et Metaltec Suisse fêtait ses 50 ans d’existence ainsi que son nouveau bâtiment. L’équipe organisatrice, aidée de nombreux bénévoles, professionnels et apprentis, avait parfaitement préparé le terrain des compétitions. De nombreux spectateurs se sont rassemblés sous la tente pour admirer avec fascination les participants et participantes manier marteaux, clous, râpes et autres outils avec une dextérité impressionnante. Alex Würsch, du comité d’organisation, a remarqué que cette démonstration a suscité chez de nombreux visiteurs un grand intérêt pour le métier de maréchal-ferrant. Concernant la compétition, il est également ravi: «Le niveau, dans son ensemble, est très haut et les méthodes de travail des différents pays permettent parfois d’en apprendre beaucoup, simplement en observant».
Des exercices difficiles
Les tâches demandées faisaient appel à toutes les aptitudes des maréchaux-ferrants: forger deux fers en 60 minutes, dont l’un selon une consigne surprise, suivi du même exercice en 50 minutes, puis de l’épreuve de vitesse (forger une paire en 15 minutes) et enfin de la forge du fer et de son ferrage en 60 minutes. Enfin, l’épreuve finale consistait à forger deux fers, un avant et un arrière, et d’en équiper un cheval. Les deux juges, Jan Ritschi, du Canada, et Chad Chance, des États-Unis, n’avaient pas non plus la tâche facile: ils n’avaient pas une minute à eux, entre les épreuves à juger sur les chevaux et dans la salle de jury.
Reto Eggenberger en finale
Les participants suisses étaient Peter Brülisauer, Philipp Bühler, David Frei et Reto Eggenberger et c’est ce dernier qui s’est hissé parmi les 16 meilleurs candidats avant d’arriver en finale. Il n’a pas été satisfait de son travail, mais cela faisait partie du jeu, estime-t-il: «On peut toujours faire mieux. Si on ne s’en donne plus la peine, c’est qu’il faut arrêter». Et il n’a pas réussi à atteindre la première place. C’est l’Anglais Steven Beane qui l’a décrochée. D’ailleurs, avec ses collègues Liam Collins, Alex Collier et Robbie Watson-Greaves, il a également décroché la victoire en équipe. Paul Robinson, d’Irlande du Nord, s’est classé deuxième, tandis que le Français Yoamm Policard a terminé au troisième rang. Reto Eggenberger occupe la 16e place, Philipp Bühler la 23e (David Frei la 25e et Peter Brülisauer la 29e). Ensemble, ils ont réalisé une belle performance sur les épreuves en équipe.
Un large soutien
Si l’implication des bénévoles est impressionnante, la liste des sponsors l’est tout autant. Le président du comité d’organisation, Roland Bosshard, a tenu à remercier de nombreuses personnes: «Je suis ravi et reconnaissant de l’engagement des quelques 70 personnes qui nous ont apporté leur aide. Je remercie également tous nos sponsors, sans qui rien ne serait possible, notamment le Centre de formation d’Aarberg d’AM Suisse pour son infrastructure, ainsi que l’association professionnelle Farriertec Suisse, notre sponsor Gold». L’organisation avait également prévu une action caritative, à savoir mettre à disposition des équipes des chevalets pour les fers, peints aux couleurs de chaque pays par les résidents de la fondation Brüttelenbad. Cette institution offre un foyer familial à des personnes souffrant de troubles cognitifs. Ensuite, les chevalets ont été vendus aux enchères lors de la soirée de gala qui clôturait la compétition et les recettes sont revenues à la fondation. Roland Bosshard tire un bilan positif de cet événement: «Cette compétition internationale a offert à nos professionnels un aperçu instructif des méthodes de travail de nos confrères étrangers et nous avons même réussi à présenter de manière attrayante le métier de maréchal-ferrant à un large public».